• « J'aime les voir monter Rue-du-Bac ou à Réaumur-Sébastopol, le matin, vers neuf heures. Elles sont toutes neuves, encore un peu défaillantes. Leur regard porte les langueurs d'un sommeil interrompu, un flou que la journée usera peu à peu, l'œil tendre, la pupille fragile, cherchant un point où s'attacher. Souvent, c'est le reflet de la vitre. Elles s'y observent impitoyablement, rectifiant en trois mouvements brefs ce qui les gêne : un col tombant mal, une lèvre trop pâle, une poussière invisible à d'autres.

    La voiture se vidant, elles sanglent leur sac à l'épaule, esquissent un geste universel et merveilleusement féminin : les doigts glissent dans le creux de la chevelure, entre la tempe et le cou, dégagent le front puis se perdent le long du buste pour revenir à la taille. Après quoi, semblables à une sentinelle ayant retrouvé son poste, elles embrassent en quart de cercle le paysage alentour.

    J'aime les voir descendre à Gaîté ou à Concorde, à l'heure du déjeuner. Elles compriment les lèvres sur un trait de rouge appliqué devant un miroir vacillant. L'œil brille, en place. La démarche est sûre. On sait où on va. Parfois, secrètement, elles répètent. Si c'est pour affaire, elles seront adroites, mains et jambes gardées, offrant un sourire magnitude 3, bouche close. Si c'est un amant, l'œil sera au bord des lèvres, et le cœur chaviré.

    A quatorze heures trente-dans un cas-, quinze heures trente-dans l'autre-, elles se tiendront tête droite, à l'affût des stations du retour, ou bien, émerveillées, raconteront l'aventure au téléphone, à la meilleure copine, celle qui rêverait de connaître ça au moins une fois dans sa vie, une fois encore, s'il vous plaît, avant l'heure du soir.

    J'aime les voir patienter sur le quai des Abbesses ou de Montparnasse, en fin de journée, vers dix-neuf heures. Elles quittent un monde pour un autre. Souvent, elles soufflent. Parfois, elles soupirent. Il arrive qu'elles soient comme à treize heures, le treize heures d'avant quinze heures trente.

    Lorsqu'elles montent dans la voiture, elles ne sont plus tout à fait ce qu'elles étaient, et pas encore ce qu'elles deviendront. Peu à peu cependant, leurs pensées changent. C'est comme une robe qu'elles remplaceraient par une autre. Plus personnelle, celle-ci, plus confortable, dans l'intime en quelque sorte. Elles s'abandonnent. Les épaules glissent un peu vers le bas.

    Elles sont presque toujours attendues. Au tournant ou en haut des marches. On le voit aux joues, elles sont creuses ou gonflées.

    Elles regardent en l'air, bien qu'elles connaissent par cœur les noms des stations. Mais elles les comptent. Elles sont impatientes. D'une calme impatience, celle que connaissent les enfants et les maris. Quand elles referment la porte de chez elles sur une journée dense, et que, s'étant assises sur un canapé, les pieds déchaussés légèrement surélevés sur la table basse, elles s'abandonnent enfin, un court instant au moins, le temps de murmurer : « Le pire de tout, vois-tu, c'est quand même le métro. » »

     

    Texte de Dan Franck, écrivain, publié le mercredi 8 mars 2006 dans le supplément « Aujourd'hui, les Femmes » du quotidien « Aujourd'hui en France »

     

    Mesdames, Mesdemoiselles, vous qui vivez, avez vécu à Paris, y passer régulièrement ou épisodiquement, vous reconnaissez-vous dans ce portrait ? Votre portrait ?


    1 commentaire
  • Bonsoir à toutes et à tous,

     

    Voir et lire « Ce qu'il en reste », chez Chris.

     

    CC, quelle idée m'a pris de lire cette « Recette cadeau !» puis cette autre à 12h51 ? Un repas complet... Mais virtuel !!!

     

    Comment ça, Hélèna ?! La langue française serait la langue des femmes bavardes ?! Noooooooon, j'y crois pas...

     

    Tiens, N.e.w., toi aussi, tu appartiendrais aux peuples des Anges et des Fées qui offrent leur tendre délicatesse aux internautes d'ici ?

    Coton, ouate, tendresse. Les trois mots de ton billet, N.e.w., résonnent-ils avec douceur, calin, confiance ?

     

    Lady-b, tu as pris le temps (douze années) pour crier  ton Amour à ta mère... C'est là le point de départ du « premier jour de ma vie à venir » ? Premier qui commence « en mode : envie » par celle d'un bébé ! Qui se dévoue pour lui offrir ?

     

    Comment offrir un bébé à Lady-b ? En avoir « L'envie », grâce à Véro, n'est-ce-pas ?

     

    Morbid Angel ? Gothique et sensible, c'est compatible, semble-t-il. Surtout face aux départs définitifs...

    Et puis, elle nous offre de nombreuses photos d'elle (rubrique « Mes photos »)... Tiens, celle-ci. Ou celle-là qui con-Q-rence Lilly ! Celle de ce jour ?

     

    Premier billet de Sale Gosse qui me rappelle l'idée générale de mon premier billet publié voici douze mois et quelques jours : « la fidelite est elle une necessite? ». Sale Gosse, bientôt libre, qui, avec les hommes (si j'ai bien compris la conclusion) « aime jamais commencer les choses, ni les terminees... je suis une parasite qui aime profite des choses et les jetter apres... Commencer. Abuser. User. Terminer. Jetter.» ! C'est son cheminement à elle, le sien.

     

    « Pour ceux et celles qui désirent [...] joindre [Volcane], vous pouvez le faire par la messagerie interne jusqu'au 15 mars. ». Plus que vingt quatre heures...

     

    C'est tout pour ce soir. Car, heu !, ben... C'est tout...

     

    Bonne soirée et douce nuit. Et n'oublions pas de nous nourrir... De quoi, au fait ?

    Blogguez bien. Et regardons au-delà de BloggLand ...

     

    A demain. Je l'espère.

    6 commentaires
  • Bonsoir à toutes et à tous,

     

    Anniversaire, aujourd'hui ? Celui de Titi. Ton âge ? Tu le révèles dans ton billet de vendredi. Fêté, ce WE, dans le Sud, avec ton amie et « tout un tas de couples » inconnus ? Comme cadeaux offerts, des grilles à gratter ?

     

    Nikoo, heureux de ton retour, malgré ton « come back mou... ».

     

    Oui, Little, pour ma part, « l'utilisation des confidences de l'auteur » d'un blogg sur mes billets est faite dans un but d'illustration, voire de moquerie. Toujours à partir d'info. publiées par la/le blogueuse/blogueur, donc publiques. Sans objectif de méchanceté. Cela dit, ces derniers temps, je me suis calmé : plus trop de temps, trop de blogueuses/blogueurs, trop de billets et interrogations sur le « reçu » du contenu de mes Comm. du soir ».

     

    Eva, aurais-tu passé/subi un WE orageux, sous le froid soleil de cette fin d'hiver ?

     

    Cosmic, ce billet, « C'est un jeu avec quelques titres de films d'Hitchcock », dis-tu. Avec un message ?

     

    Lilly, tu reviens avec la photo de ton popotin nu. Grâce à tes fesse, les comm. explosent le billet ! Et tu n'as, aujourd'hui, que trois cent trente visiteurs !!! J'croyais qu'le Q faisais croitre les visiteurs, moi ! Ah, le naïf...

    Lilly, je t'ai posé quelques questions, vendredi.

     

    « Pour ceux et celles qui désirent [...] joindre [Volcane], vous pouvez le faire par la messagerie interne jusqu'au 15 mars. ». Plus que deux jours...

     

    C'est tout pour ce soir. Car, heu !, ben... C'est tout...

     

    Bonne soirée et douce nuit. Et n'oublions pas de nous nourrir... De quoi, au fait ?

    Blogguez bien. Et regardons au-delà de BloggLand ...

     

    A demain. Je l'espère.

    11 commentaires
  • Bonsoir à toutes et à tous,

     

    Aujourd'hui, dix mars. Elle fête son anniversaire.

     

    Mélancolique Ludivine, nouvelle poètesse de BloggLand. Ecris-tu pour assécher les pleurs de ton cœur ?

     

    Lilly, le retour. Lilly est revenue parmi nous. Dis, Lilly, en gardant ce même pseudo, t'as pas peur que ton adorable frère te retrouve ?

    Lilly, le retour, disais-je. Et Lilly se retourne, c'est pour quand ? Si c'est bien toi de dos !

     

    Nikoo nous reviendrait donc lundi ? Fraiche et dispo ? Nous narrant son voisinage ? Yesss...

     

    C'est tout pour ce soir. Car, un, j'ai bossé (normal) ! Et deux, heu !, ben... C'est tout...

     

    Bonne soirée et douce nuit. Et n'oublions pas de nous nourrir... De quoi, au fait ?

    Blogguez bien. Et regardons au-delà de BloggLand ...

     

    Bon WE. A Lundi. Je l'espère.

    2 commentaires
  • Cadeau pour les blogueuses de BloggLand

    que j'ai commentées, que je commente ou chez qui je passe en silence

     

    Bises à chacune


    8 commentaires